Du Suzuki Samurai au Jeep Wrangler

La mode des 4x4 cabriolets entre 1985 et 2005 a été une période fascinante dans l'industrie automobile, avec plusieurs marques emblématiques proposant des modèles uniques alliant robustesse tout-terrain et plaisir de conduite décapotable. Durant cette période que l’on peut situer entre 1985 et 2005, plusieurs marques ont marqué cette tendance, à l’image de Suzuki et de Jeep, offrant des caractéristiques distinctes mais suscitant l'intérêt pour une conduite différente.

En effet, dès les années 80, l'émergence des premiers modèles de 4x4 cabriolets introduit une mode qui certes n’aura pas duré, mais qui fût tout à fait singulière.  Une sorte de parenthèse hédoniste, pour le plaisir de rouler cheveux aux vents… Mais en 4x4 ! Parmi les précurseurs de cette niche automobile, se trouvaient des véhicules comme le Suzuki Samurai ou le Suzuki Vitara avec leur design compact et une capote amovible qui apportait un réel sentiment de liberté à son bord. Au fil des ans, l’offre pour ces voitures si sympathiques s'est élargie à d’autres marques et modèles comme le constructeur coréen Kia qui partit à l’assaut du continent européen en offrant notamment une déclinaison décapotable à son Kia Sportage, cela lui a porté chance puisqu’il est aujourd’hui dans le top 10 des marques qui vendent le plus d’autos chez nous.  Il y eut bien entendu le Jeep Wrangler, dont l’ancêtre, la Jeep Willys puis les versions suivantes comme les CJ5 et CJ7 ont grandement contribué à la mode des 4x4 décapotables puisqu’ils en étaient à l’origine. Chaque modèle a apporté sa propre pierre à l’édifice offrant aux amateurs d’escapades au grand air un important choix :

• Apparu en 1985, le Samurai a été l'un des premiers 4x4 cabriolet à gagner en popularité. Avec son design compact et sa conception robuste, il était apprécié pour sa maniabilité hors-pair en utilisation tout-terrain. Version japonaise de la Jeep, il descend tout droit du modèle Suzuki LJ (LJ pour Light Jeep). Il aura eu une très belle (et très longue) carrière, en France notamment.
•  Le Jeep Wrangler YJ, le Wrangler premier du nom (puisqu’avant lui ce type de carrosserie portait le nom de CJ), débarque sous nos contrées en 1986, un an plus tard que le Samurai. Le prédécesseur du Wrangler, le CJ-7 était d’ailleurs distribué dans le réseau Renault,  puisque la marque au losange avait racheté Jeep en 79 avant de la revendre à Chrysler en 87. Le Wrangler YJ arrive donc en 1986 (un peu grâce à la France donc !) et réaffirme la présence de Jeep sur le marché des 4x4 cabriolets avec sa conception emblématique et son look. Avec ses phares carrés et ses moteurs six cylindres en ligne, on le voit partout à l’époque, au cinéma comme dans les séries télé américaines.
• Le Suzuki Vitara arrive chez nous en 1988 et est encore aujourd’hui le pionnier du style SUV. Un intérieur moderne, une souplesse d’utilisation qui se démarque nettement d’un Samurai ou d’un Jeep tout en conservant des capacités tout terrain encore aujourd’hui reconnues. Reconnaissable à son look anguleux, le Vitara offre une polyvalence adaptée à la fois à la conduite urbaine et aux escapades tout-terrain. Son système de capote, alors d’un seul tenant à la manière du Samurai, aura droit au milieu des années 90, en même temps qu’un léger restylage, à un nouveau système décapotable. La capote de Vitara est cette fois en quatre parties, avec les deux vitres de côtés qui peuvent se retirer, comme la lunette arrière. Le décapotage se fait donc un peu plus facilement. Proposant des motorisations essence et diesel, il séduit par sa compacité et sa maniabilité. En France on le rencontre autant en bord de mer, qu’en centre-ville ou qu’en zone de montagne. En somme, le 4x4 polyvalent par excellence !
• Le Land Rover Defender phase 2 débarque en France en 1990. Il s’agit du même Defender apparu en 83 mais les motorisations sont différentes au même titre que les trains roulants. Il est encore aujourd’hui tout à fait apprécié pour sa capacité tout-terrain inégalée. Doté d'une capote souple ou d’un hard-top  et offrant des moteurs robustes, le Defender incarne la robustesse britannique tout en offrant d’excellentes performances, et puis le look y fait aussi, tellement gentleman farmer !
• Le Kia Sportage "Cutback", la dénomination de la version cabriolet, est apparu en 1996. Réponse coréenne aux 4x4 made in Japan de Suzuki, le Sportage Cutback est la variante décapotable du Sportage standard existant alors en deux et quatre portes. Ce modèle est similaire au Suzuki Vitara dans sa conception et vise une polyvalence équivalente, combinant les capacités tout-terrain avec le plaisir de décapoter pour profiter du grand air. Cependant, il n'a pas atteint la même popularité que le Suzuki Vitara et pourtant son moteur 2L, plus puissant que son homologue japonais, est davantage performant. La capote du Kia Sportage cabriolet est différente de celles d’un Jeep ou d’un Suzuki. Il n’y a uniquement que la partie arrière qui est décapotable, le toit au-dessus du poste conducteur est un toit ouvrant en dur. 
• Un autre 4x4 qui a le même système de capote c’est le Ssangyong Korando, arrivé la même année, en 96, ce 4x4 coréen très réussi comporte une puissante motorisation 2.9L TD d’origine Mercedes. Un style Jeep assumé, une vraie aisance en franchissement et bien plus confortable que toutes les autres productions du genre, il tire sa révérence 10 ans plus tard.
• Toujours en 1996, le Mitsubishi Pajero cette fois sort une version cabriolet de sa deuxième génération (le Pajero premier du nom, en 1981, possédait déjà une version bâchée). Très réussie, son type de capotage est unique : la toile est électrique et s’ouvre sur sa partie avant grâce à un système de filins accrochés à la toile. Un système robuste et astucieux qui permet d’ouvrir et refermer la partie avant en appuyant simplement sur un bouton. Pour la partie arrière, on reste sur un système d’ouverture classique avec les deux côtés qui peuvent s’enlever et la lunette arrière montée sur femeture éclair. 
• 1996 est décidemment un grand cru en ce qui concerne les 4x4 décapotables : C’est l’année du renouveau pour le Wrangler. Après 10 ans de bons et loyaux services, le YJ tire sa révérence au profit du Wrangler TJ. Exit les phares carrés, c’est le retour des phares ronds typiques, l’intérieur est revu à la hausse, plus confortable, le Jeep s’est embourgeoisé et c’est un vrai succés commercial outre atlantique. En France, avec seulement des moteurs essences jugés trop gourmands, il faudra attendre la génération suivante, 11 ans plus tard en 2007, le JK, pour que le Wrangler séduise massivement l’hexagone avec ses deux types de carrosseries en 2 ou 4 portes et… ses moteurs diesels.
• En 1998 Toyota décide de sortir à son tour une déclinaison cabrio de son Rav4. Là encore, l’esthétique est très réussie. Sur cette version, la capote est noire et n’est présente que sur l’arrière (une déclinaison dite en « Landaulet » où seuls les passagers arrière sont couverts par la capote). Au-dessus du poste conducteur se trouve un toit ouvrant classique. Cette version, qu’il est très rare de croiser, ne s’est pas bien vendu et Toyota cesse sa commercialisation seulement deux ans plus tard. La capote de Toyota Rav4 est d’ailleurs proposée sur ce site, semblable à celle d’origine, avec les trois vitrages arrière amovibles.
• Introduits en 1998 (décidemment quelle année !), Le Suzuki Jimny et le Grand Vitara sont tous deux en réalité les remplaçants des Samurai et Vitara, mais devant les toujours bonnes ventes de ces deux derniers modèles, le constructeur japonais décide de continuer à les commercialiser sous différents restylage, si bien qu’à la fin des années 90 et dans la première moitié des années 2000, ce n’est pas moins que quatre modèles de 4x4 cabriolets qui sont proposés par la marque et fait donc de Suzuki le spécialiste en la matière ! Le Grand Vitara cabriolet officiera jusqu’en 2004 et offrira un beau succès à Suzuki. Motorisé avec un seul et unique moteur essence de 1.6L (une version 2L existe dans d’autre pays européens), ses dimensions en font le modèle qui coiffe la gamme Suzuki. Il est plus imposant, plus confortable et offre de meilleurs prestations routières. Son type de capote est similaire à celle du Jimny : La capote de grand vitara voit sa partie avant indépendante par rapport à l’arrière. Plus pratique qu’une seule et unique capote comme pour le Wrangler ou le Samurai, cela permet notamment d’avoir un toit ouvrant fermé (ou ouvert !) lorsque l’arrière est débaché. Le Jimny quant à lui est certainement le 4x4 le plus connu de chez Suzuki aujourd’hui. Un véritable succès qui ne semble pas se démentir avec la nouvelle version arrivée en 2019. Mais la vraie réussite du Jimny, sa version la plus agréable à l’utilisation est bien évidemment le Jimny cabriolet, produit de 1998 à 2010. A partir de 2006, il fera  office de dernier des mohicans en étant le dernier modèle « abordable » de 4x4 cabriolet, tous les autres, à l’exception du nouveau Wrangler JK qui arrivera en 2007, auront hélas abandonné le format décapotable. Tous les autres modèles précédemment cités abandonneront leur version cabrio à chaque renouvellement de modèle. Seul le Jimny tiendra le coup encore quatre ans avant de dire ses adieux en 2010.

Depuis lors, mis à part des modèles hors de prix comme le nouveau Ford Bronco ou le Mercedes Classe G, plus aucun constructeur mondial n’a plus jamais commercialisé ce type de véhicule pourtant si sympathique. Le monde a changé, l’austérité a pris le dessus, mais il demeure toutefois nombre de modèles encore roulant sur nos routes, ces derniers se trouvant encore sans problème sur le marché de l’occasion.

Ces véhicules ont brillé par leur polyvalence, capable de jongler entre les exigences de la vie urbaine et les défis de la conduite tout-terrain. Leur conception et leurs capacités de franchissement en ont fait des compagnons idéaux pour partir à l’aventure tout en offrant la possibilité de profiter du plein air grâce à leurs capotes amovibles. Au cours de cette période de vingt ans, on peut raisonnablement situer un véritable engouement du public pour les 4x4 cabriolets sur la seule décennie 90, soit une dizaine d’années d’environ 1989 jusqu’à 2000, avec des chiffres de vente conséquents et un véritable choix de modèles. Des modèles justement qui ont évolué, offrant au fil des versions et des restylages, des motorisations plus puissantes et des améliorations notables en matière de confort de conduite. Cette évolution a permis aux 4x4 cabriolets de s'adapter aux exigences croissantes des consommateurs, combinant performances tout-terrain et conduite sur route plus adéquate.